Enfants, Véronique, Philippe et Frédéric, accompagnaient leur grand-père dans le Val d’Anniviers. Les arrêts dans les estaminets de la vallée étaient fréquents. Les enfants sirotaient un sirop. Bernard conversait avec les clients tout en partageant le verre de l’amitié. Heureusement la notion de 0,8°/00 n’était qu’une vague notion à cette époque.

Véronique se souvient d’une journée d’hiver où elle a remplacé au pied levé un chauffeur tombé malade. Elle est jeune caviste et prend en main la tournée laissée en plan par le malheureux. Les deux premiers restaurateurs lui donnent aimablement un coup de main pour décharger leurs commandes. Mais le troisième se montre moins coopératif. « Quoi une gonzesse ! » s’exclame-t-il ! Et il ne s’est pas départi de son attitude parfaitement machiste. Véronique serre les dents et descend les caisses à la cave, les met en place et reprend le vide en se jurant de ne plus jamais mettre les pieds dans cet établissement !